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Dr-mialano

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Created: 26/09/2017 at 4:52 AM Updated: 13/08/2018 at 7:15 AM

réflexions sur la situation actuelle en République démocratique du Congo

SEPT mois seulement se sont écoulés depuis que le régime
 mobutiste, en état avancé d'effondrement, a été renversé. L'erreur serait, cependant, de réduire le mobutisme au seul Mobutu, sa famille et ses caciques. I1 faut penser le mobutisme en tant qu'ensemble de prescriptions politiques sur 1'État postcolonial, pour mieux faire ressortir ce qu'il faut éviter ou détruire dans la transformation de la société et l'édification d'un nouvel Etat. I1 s'agit de poser la question d'une autre politique possible qui déterminerait l'orientation nouvelle à donner à la reconstruction nationale en cours sans continuer à reproduire le style de travail mobutiste. Ce n'est pas si Sacile que qà : après la fin de la Guerre froide, l'effondrement des Etats socialistes et l'actuelle réorganisation néoliberale du monde, il faut bien repenser la politique émancipatrice dans sa singularité. Ni le déterminisme historique (que suppose l'analyse marxiste) , ni la nouvelle philosophie de l'histoire, basée sur la défense des droits de la personne humaine et l'économie de marché, ne nous permettront de saisir la question d'une autre politique possible en RDC. Car il ne s'agit pas seulement de faire exister un modèle de politique non pensé par nous-mêmes. Nous ne sommes pas uniquement une zone où l'on doit appliquer les mesures politico-juridiques des droits de la personne humaine et de l'économie de marché pour être déclarée bonne ou mauvaise zone, satisfaisant ainsi les critères de la philosophie de l'histoire prônée par le néolibéralisme. I1 ne s'agit pas non plus d'une simple application du lumumbisme (socialisant ou pas) ou du mulélisme comme modèle révolutionnaire pérenne. Nous devons penser les conditions sous lesquelles une autre politique peut exister après Mobutu. C'est sur la base de cette pensée politique que nous pouvons saisir, exposer et évaluer le mobutisme en tant que mode politique historique afin de l'éradiquer complètement. La guerre dite de libération n'a pas pu se transformer en guerre populaire révolutionnaire. Quelles sont les conditions d'une politique anti-mobutiste qui ferait de la victoire une reconstruction nationale sur la base de la destruction intégrale du mobutisme dans toutes les formes ? Le mobutisme et 1'État post-colonial congolais à l'époque de la Guerre fioide Le mobutisme se définissait comme ((l'ensemble des actes et pensées du Président-Fondateur du MPR o (Wamba dia Wamba, 1996). I1 était devenu le fondement de la Constitution (issu de la 146 ERNEST IVAMBA DU WMBA pérennisation du coup d'État de 1965) qui avait légalisé la confiscation du pouvoir par un groupe d'individus sous la direction exclusive de l'homme providenti$, Mobutu, pour leur enrichissement personnel et pour sewir 1'Etranger. Plus spécifiquement, le mobutisme repose sur le providentialisme de cet homme qui n'a pas de responsabilité envers le peuple. (( Les Congolais D, disait-il avec arrogance, ((lui doivent tout; il ne leur doit rien)). I1 levait toujours ses yeux vers la montagne américano-européenne d'où lui venait sans interruption l'éternelle récompense. I1 disait aussi et souvent : (( Avant moi le déluge et après moi le déluge )) (The Independent, 5 octobre, 1996). Constitutionnellement, le mobutisme prescrit que tout est permis au seul Mobutu : tout pouvoir, tout honneur, toute jouissance ... à Mobutu et rien qu'A lui. Mobutu, comme Président-Fondateur, est proclamé au-dessus des limitations constitutionnelles du pouvoir ; il est donc au-dessus de la loi, au-dessus de la moralité publique, au-dessus de l'éthique sociale, MOBUTISME APRÈS MOBUTU ment pour exiger du peuple congolais une obéissance docile. Fonctionnaires, militants du Parti-État, etc., tous étaient amenés, de gré ou de force, à devenir des flagorneurs zélés. La pensée, la volonté politique, l'initiative en général, la parole libérée, les sentiments forts, etc., étaient la cible particulière du régime. I1 fallait faire taire les gens pour gouverner. C'était l'opposé d'une politique basée sur la palabre. Le mouvement de contestation du mobutisme qu'était la Conférence nationale souveraine (CNS) avait eu des moments de véritable palabre exposant publiquement les manquements de Mobutu et de ses caciques. Cela explique le grand enthousiasme du peuple congolais pour la CNS. Bien que Mobutu n'ait pas été renversé, les conditions de reproduction du mobutisme étaient amplement entamées. Aussi longtemps que les systèmes extérieurs ne lâchaient pas, la détermination fianCaise de jouer Mobutu remplaçant vers la fin celle des Américains, et que perduraient les comportements de soumission, le mobutisme gardait quelque chose de sa consistance. La fin de la Guerre froide avait perturbé la cohésion des soutiens extérieurs et avait permis la possibilité de la rupture avec les comportements de soumission au sein du peuple. La montée de la mondialisation néoliberale a provoqué la péremption de 1'État-Nation, en tant que principe politique fondamental de légitimation. I1 fallait autre chose; le mobutisme s'effondra, ce qui a donné lieu une situation de guerre. L'enthousiasme populaire pour l'application intégrale des décisions de la CNS, l'hésitation puis le refus des puissances occidentales de relancer Mbbutu - malgré la détermination myope de la France - compte tenu des changements importants dans la région, avec le génocide rwandais de 1994 et ses conséquences, la détermination des États voisins d'en finir avec Mobutu comme facteur majeur de déstabilisation régionale - tout cela a quelque peu contribué à la guerre. - Pour garder son pouvoir à tout prix, Mobutu a recouru à la politique exclusionniste, ethnique et régionaliste, dénommée la (( géopolitique o. Les différences parmi le peuple se sont rapidement transformées en discriminations. L'épuration ethnique était organisée. Les rapports tendus autour de la terre (Clément crucial de richesse et de pouvoir) furent exacerbés et rendus plus tendus par l'arrivée massive des réfugiés venant du Rwanda et du Burundi ; les Forces Armées Zaïroises (FAZ) éclatées en bandes semant la violence partout, tous ces facteurs ont servi à attiser la situation de guerre. Pour relancer le régime génocidaire rwandais renversé par le Front patriotique rwandais, la France a tout fait pour redorer le blason de Mobutu présenté comme (( incontournable pour (( la recherche de la paix dans la region )) ! Le développement de toutes 148 ERNEST WAMBA DL4 IVAMBA ces contradictions a amené le régime Mobutu à commettre de graves violations des droits de l'homme - opposant un groupe contre un autre - jusqu'à retirer arbitrairement et sous la menace le droit de nationalité de ses citoyens Zairois rwandophones. Cet événement a fait converger les contradictions vers un point de rupture, entraînant ainsi au Zaïre une levée en masse des populations victimes. L'insurrection armée contre les violations et les menaces d'expulsions des citoyens Zairois rwandophones vers le Rwanda en situation de guerre, a donné lieu à une mobilisation tant locale que régionale, au départ défensive, qui a mené au renversement du régime, déjà presque effondré, de Mobutu. Le mobutisme serait-il complètement éliminé après la disparition de Mobutu ? Le 17 mai 1997, le premier groupe de la direction de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (I'AFDLC de la guerre de libération) arriva avec jubi!ation à IGnshasa. Mobutu et ses caciques venaient de s'enfuir : 1'Etat mobutiste était en voie d'être complètement renversé. C'était l'½uvre d'une coalition de forces mondiales, régionales et locales : IGnshasa n'a pas vécu le bain de sang que l'opinion internationale craignait. La direction locale de cette coalition revenait à 1'AFDLC dont le maquisard Laurent Désiré Kabila fut porte-parole et président. Le contenu de cette direction politique avait fait l'objet de luttes d'influence, au sein de 1'AFDLC et parmi les alliés régionaux, luttes qui avaient emporté le premier commandant des troupes de I'AFDLC, IGsase Ngandu. Avec ce renversement du régime de Mobutu, le démantèlement de la structure politico-militaro-diplomatique regionale, soutenant l'Occident dans la Guerre froide et sponsorisée par la troïka occidentale (USA, France et Belgique) dont Mobutu était la pièce maîtresse, était possible. Sa réalisation dépendra de l'évolution des appuis extérieurs du mobutisme et de la consistance du processus de démocratisation dans la région. Dès sa formation, sur la pression et l'influence des dirigeants régionaux, I'AFDLC paraissait avoir très peu de soutien du côté des forces démocratiques internes. Rien, du point de vue de l'expérience pratique de certains de ses membres, ne démontre leur caractère démocratique, même si la détermination de la rébellion contre le régime était des plus évidentes. Après tout, la plupart des partis composant I'AFDLC étaient des groupes armés. Aucune synthèse rationnelle de la longue expérience des luttes du peuple congolais pour la libération réelle, de IGmbangu, Lumumba, 149 MOBUTISME APRÈS MOBUTU Mulele jusqu'à Kabila lui-même, n'était, à notre connaissance, disponible. Les Cléments contenus dans les rapports de la CNS n'étaient pas largement diffusés. La direction de I'AFDLC était politiquement peu préparée pour bien diriger la guerre de libération et la transformer en guerre popu1Fire de libération. La guerre était plus menée dans l'optique des Etats régionaux. C'était une guerre régionale défensive contre l'offensive déstabilisatrice mobutiste. Le traitement des questions financières de cette guerre ne semblait pas s'élever complètement au-dessus des tendances mobutistes. L'absence de synthèse rationnelle des leçons tirées des expériences antérieures des luttes de libération du peuple africain en général a fait que la conduite de la guerre a été plus militariste que politique. Les documents utilisés pour l'éducation politique des nouveaux militants étaient d'une qualité très médiocre. Ils ne pouvaient pas provoquer les débats essentiels dans la population sur les questions majeures de la société à construire à l'issue de la guerre. Lumumba avait prescrit l'élimination complète des conditions de vie coloniales à partir d'une politique conditionnée par la rupture avec toute conscience de soumission. Cette prescription était, à l'époque, impossible à réaliser. La transformation de 1'État colonial vers une indépendance réelle ne pouvait pas se faire du dedans de cet Etat. Dans plusieurs régions d'Afrique, la politique d'entrisme (entrer dans 1'État en vue de le transformer), autoproclamée nationaliste ou socialiste (scientifique ou africain), n'a pas été couronnée de grands, succès. La direction du parti d'avantgarde pour transformer 1'Etat colonial en État développementaliste du peuple tout entier n'a eu que peu de succès. La lutte armée visant a réaliser l'énoncé de Marx présenté dans l'Idéologie ullemunde, la convergence du changement personnel avec la transformation des conditions par l'activité révolutionnaire, n'ont pas complètement réussi à éliminer les conditions coloniales et néocoloniales de la vie, ni à changer les mentalités. Ces questions méritaient d'être revues pour préciser 1 'analyse politique et stratégique de la direction de la guerre. D'oÙ émerge la conscience de rupture avec celle de soumission au mobutisme, et comment la renforcer ? Cette question a été rendue confuse par le refus systématique de YAFDLC de lire les tendances anti-mobutistes dans le sillage de la CNS. Les alliés régionaux, qui n'avaient pas eu l'expérience de la CNS, ne pouvaient pas en savoir plus. La compréhension de la dialectique a été négligée en faveur d'analyse de systèmes. Le lieu d'origine de l'anti-mobutisme, en tant que conscience politique, ne pouvait se concevoir qu'en dehors du lieu de déploiement du regime mobutiste en tant que système. Travailler sous Mobutu et travailler pour Mobutu étaient confondus. Le maquis, en tant que dehors radical 150 ERNEST WAMBA DIA WAMBA au régime mobutiste, est porté a un niveau de mythe corrosif du mobutisme. La pureté anti-mobutiste y régnerait en maîtresse ! I1 y a dans l'ouvrage signé par Kabila, Le Retour du Congo (Mukendi et Kasonga, 1997) quelque chose qui rappelle Mobutu : 1'Honznze seul (1). Les masses congolaises rebelles font l'histoire congolaise ; les masses rebelles contre le mobutisme, dans tous les lieux possibles de la politique anti-mobutiste (l'usine, la campagne, l'armée, le quartier, la CNS, l'école, l'hôpital, la défense de la nationalité retirée, le maquis, etc.) constituent les militants stratégiques de la rupture avec le mobutisme. Le maquis et la diaspora - lieux aussi de rébellion contre le mobutisme - n'ont pas su développer une articulation active avec les autres lieux. Ils n'ont même pas pu assurer le travail intellectuel nécessaire pour coordonner déclarations issues de ces multiples lieux. Le point de vue des Zaïrois qui étaient bâillonnés, battus, brutalisés pendant des décennies sous le couvert de l'authenticité, l'anticommunisme, de l'unité nationale, de la sécurité internationale de l'État, etc.) , ne devrait-il pas être le point de départ de l'analyse et du renforcement de l'anti-mobutisme jusqu'à l'abolition complète du mobutisme? Le danger est très grand si, au lieu de concentrer et systématiser les idées éparpillées dans les masses rebelles, la direction de 1'AFDLC ne fait que répandre ses propres idées issues du seul site du maquis ou de l'insurrection armée contre la violation du droit de nationalité des Zaïrois rwandophones. Différentes contradictions, dont le développement, la condensation et la convergence en un point de rupture (Badiou, 1975) , expliquent les nouveaux développements dans la situation de la République Démocratique du Congo et de toute la région. I1 y a la contradiction motrice et dynamique qui opposait 1'Etat mobutiste en Etat d'effondrement et le peuple congolais appauvri et divisé par la (( géopolitique o mobutiste ; la contradiction qui mettait aux prises le régime déstabilisateur de Mobutu soutenu, en dernier ressort, par la France et les Etats et les peuples de la région (particulièrement : le Rwanda, l'Angola, l'Ouganda , le Burundi, etc.) ; la contradiction qui opposait les puissances occidentales entre elles dans la région ; la contradiction qui opposait les réfugiés (eux-mêmes divisés) au peuple congolais ; et enfin les contradictions opposant les puissances occidentales et les Etats et les peuples de la région. Le développement inégal de toutes ces contradictions a donné lieu à deux camps opposés. Les ((Dossiers noirs de la politique africaine de la France o, nous en donne quelques éclaircissements : (1) Ouvrage à Ia gloire de Mobutu publié en 1962 à Bruxelles par Francis Monheim. 151 MOBUTISME APRÈS MOBUTU ((Autoair de trois pivots - l'Ouganda, le Rwanda, puis l'Angola - tine dizaine des paTs africains ont concouru à la chute dai mobzitisme : I'Eythrée, I'Ethiopie, le Bainaidi, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe et I'Afîqzie dai Sud. En majeure partie, il s'agit d'une Ajiiqzie qui a bitté pour son affranchissement )) (2). Et plus loin : (( Contre l'Alliance de Kabila et la coalition qui le soutenait, la Franzaïre n'a rameuté que dai “beau monde”: des officiers et soldats zaïrois que trente ans d'exemple mobiitiste ont, pour beaucoup, mzi en soudards pillards et voleurs ; la des mercenaires blancs, européens et sud-africains ; les militaires et miliciens du génocide rwandais ; des miliciens serbes fanatiques de l'épuration ethnique, adeptes du viol comme arme raciste ; des restes de l'armée de I'Ubti ougandais Idi Amin Dada, la LRA (Armée de la résistance dai seigneur) de l'illuminé Joseph Kony, qui enlève les enfants dai Nord-Ouganda pour en faire ses recrues ; des fondamentalistes musulmans, soutenus comme les deux groupes précédents par le régime de Khartoum (“nettoyeur” des monts Nouba et autres contrées soudanaises ; une dissidence angolaise, l'UNITA, fortement discréditée ; etc. a (3). La situation de guerre, conséquence du génocide rwandais de 1994, et le sous-développement relatif de la direction politique du peuple du Zaïre ont eu un impact sur la précarité et la direction de l'évolution de ce système des contradictions. Les contradictions, ?pparemment secondaires, opposant le régime de Mobutu aux Etats régionaux, devenaient apparemment principales et motrices. Le point de rupture était déterminé par les luttes autour de l'épuration ethnique et les retraits arbitraires du droit de nationalité des Zaïrois rwandophones accompagnés de menaces d'expulsion sur le Rwanda. Cela faisait bien l'écho du caractère ethniquement discriminatoire de certains États de la région et de l'absence relative d'États régionaux réellement démocratiques. Malgré le renversement de Mobutu, il apparaît clairement que certaines contradictions qui sous-tendaient le mobutisme n'ont pas été complètement résolues. Les prescriptions démocratiques sur les États de la région, à commencer par la RDC, n'arrivent pas à prendre consistance. Les pressions extérieures opposées aux aspirations profondes des peuples de la région persistent. Cela explique, en partie, pourquoi le Burundi, dont les pratiques de gestion (2) A$' ici-Suwie, Dossiers noirs de la politique afncair2e de la France, no 9 (1997), p. 74. (3) Ibid, p. 110. 152 ERNEST IVAMBA DIA WAMBA politique ne sont pas très loin d'être mobutistes, se soit trouvé du côte du camp anti-mobutiste et aujourd'hui opposé à la Tanzanie dont les bases démocratiques semblent en meilleure voie. Ce genre d'analyse complexe aurait dû être fait pour mieux cerner : a) les lieux actifs (peuple, usines, campagne, écoles, hôpitaux, alliés régionaux - étatiques et non étatiques, etc.) de la conscience de rupture avec le mobutisme comme condition d'une stratégie de guerre populaire de libération ; b) les formes et contenus actuels des prescriptions dues à l'ordre néo-liberal mondial sur la région par les puissances occidentales - désirent-elles toujours ériger des Mobutu dans la région ? ; c) les prescriptions nécessaires sur les États régionaux pour abandonner leur caractère discriminatoire colonialiste (ethnicité, séparatisme, pouvoir minoritaire, etc.) comme condition de la paix civile et de la coopération régionale. Finalement, seule une telle analyse permettrait d'identifier les vrais amis de la libération réelle du peuple congolais et de classer ses différents ennemis (tactiques, stratégiques ; temporaires ou permanents). A partir des indications d'analyse données ici, on peut dire que la politique pratiquée par l'AFDLC, depuis la création de celle-ci (18 octobre 1996 à Lemera) jusqu'au renversement du régime Mobutu (17 mai 1997), n'est pas à l'abri des tendances mobutistes. D'abord, compte tenu de l'équilibre des forces régionales, il est clair que la direction du mouvement était déterminée dans sa composition et ses rôles plus par des forces extérieures régionales que par les forces internes enracinées dans les masses congolaises. Ceci veut dire aussi que tous les membres dirigeants du mouvement n'avaient pas le même accès aux informations concernant l'organisation. L'affaire de la mort prématurée du commandant Kisase Ngandu ne pourra, un jour, trouver des éclaircissements qu'en tenant compte de ce fait. Ensuite, le premier statut de 1'AFDLC avait une disposition qui stipulait que le président de 1'AFDLC avait un droit de veto sur toutes les décisions du comité exécutif de 1'AFDLC. Ce principe fait écho au constitutionalisme. Le titre de Mzee, qui s'affirme de plus en plus, s'enracine sur cette volonté politique de restreindre, si ce n'est pas d'empêcher, le débat dans les organes dirigeants de I'AFRLC. Dans toute situation de guerre, surtout en l'absence d'une orientation favorable à une guerre populaire, la tentation est grande de reproduire la conscience de soumission en exigeant des gens une obéissance inconditionnelle. A l'issue de la courte guerre, il n'est pas étonnant qu'iI n'y ait pas eu de véritable palabre - ne fut-ce qu'entre les militants nationalistes provenant de différentes branches de l'anti-mobutiste - pour jeter les principes et lever les options concernant : a) les prescriptions sur la reconstruction transformatrice de 1'Etat mobutiste - dont les Cléments éparpillés restent en place ; b) les lignes de 153 MOBUTISME APRÈS MOBUTU conduite dans la formation du gouvernement provisoire et de ses tâches principales ; c) la création d'un organe politique délibérant chargé de la responsabilisation du gouvernement, à tous les niveaux ; et d) les grandes lignes du processus de démocratisation à promouvoir et donc les principes de la transformation de 1'AFDLC de mouvement politico-militaire en mouvement politique enraciné dans la population. La CNS avait bien affaibli le mobutisme. Ses visions créatrices, en rapport avec la rupture avec les comportements de soumission au mobutisme, auraient du être l'un des points de départ obligés pour une politique anti-mobutiste de la reconstruction de 1'État. Les militants de 1'AFDLC minimisent généralement le mouvement de rupture avec la conscience de soumission, rendu possible par la CNS, tout en exploitant, de façon opportuniste et sélective, ses produits (rapports des commissions sensibles non soumis au débat général à la CNS, par exemple). Sans avoir fait l'objet de débats contradictoires, même à la CNS, ces rapports sont soumis aux cours et tribunaux pour exécution. Même la procédure, certes insuffisante, de la CNS n'est pas respectée. I1 est vrai aussi que les pressions, dues aux conditions d'insécurité - la situation de guerre régionale persiste, mais contre l'absence de volonté politique d'organiser un processus de réconciliation nationale, surtout après la mort de Mobutu - ont réactivé les tendances de la politique sécrète, de l'exercice solitaire du pouvoir, de la gestion sans transparence de la res publica, l'appui sur les vieux amis ou des membres de famille (Clientélisme), la prise expéditive, militariste et sans consultation des décisions, l'intolérance relative à toute critique de fond, le recours aux mythologies plutôt qu'à la vérité historique, etc., bloquant ainsi la naissance d'une conscience politique indkpendante. D'une forme de conscience de soumission, on veut aller à une autre forme de conscience de soumis et l'institutionaliser. En l'absence d'organe national de contrôle et de limitation de pouvoir, même temporaire, celui-ci nécessairement corrompt ; ce qui ne manquera pas de donner naissance à des variantes du mobutisme - que la cécité due à l'exercice de plus en plus solitaire du pouvoir empêchera de voir. Inutile de dire que les dossiers stratégiques ayant trait aux profondes aspirations et aux attentes du peuple congolais attendront. I1 s'agit entre autres de : 1) la nécessaire clarification sur les fondements et l'essence du mobutisme et comment concevoir et organiser sa liquidation complète ; 2) ce qu'il faut faire pour éviter que ne recommencent les recours aux biens mal acquis, expression de l'abus du pouvoir: le traitement exemplaire des cas connus des biens mal acquis -même obtenus pendant la guerre ; 3) la nécessité de créer une armée vraiment nationale sans retomber dans les méthodes mobutistes de la formation, depuis 1960, des Forces 154 ERNEST IVAMBA DL4 IVAMBA armées zaïroires ; 4) la création des services de sécurité nationale différents de ceux qui ont été le fer de lance du mobutisme - répandant des mensonges, appuyant le sexisme, les abus de pouvoir, diverses violations des droits de l'homme, l'ethnicisme, les arrestations arbitraires, la torture, l'empoisonnement des adversaires politiques, etc. ; 5) le traitement adéquat, compte tenu de la souveraineté populaire, des rapports avec l'Extérieur ; en rapport, par exemple, avec le contrôle par le peuple de ses ressources nationales - pour ne plus tomber dans la prédation mobutiste ; 6) la création d'un système judiciaire réellement indépendant ; et 7) le traitement correct de la question de la nationalité. I1 est clair aujourd'hui que la question de la nationalité, qui se pose avec force même au sein de l'AFDLC, n'a pas encore eu un début de traitement politique correct. Les contrats avec les compagnies minières ou financières ont été signés par 1'AFDLC sans aucune considération du droit de regard du peuple. La pression des questions proclamées urgentes, pour sortir le pays de son état sinistré, peut facilement relancer les méthodes, les tendances et les styles de travail organisationnels mobutistes. Est-ce cette pression qui oblige le nouveau régime à faire appel aux anciens militants mobutistes ? Le dialogue, profond et organisé, avec les masses populaires sera déterminant pour faire sortir vite le pays du marasme. Beaucoup plus même que les nécessaires compromis avec l'Occident - surtout si ceux-ci se font derrière le dos du peuple. Ne s'appuyer uniquement que sur le peu de gens présumés avoir été à l'abri du mobutisme, parce qu'ils étaient au maquis ou à l'extérieur (la diaspora) ne facilitera pas nécessairement le traitement des questions urgentes. Dans cette période de post-Guerre Froide, post-socialisme et post-Mobutu, la prise en charge ou l'imposition extérieure d'un dirigeant ou une variante américaine de l'homme fort, promouvra certainement une politique qui aura une forme différente du mobutisme, sans que son orientation (oubli de la souveraineté populaire) soit différente. Cela dépendra surtout des nouvelles vues des puissances occidentales sur la région et l'état de politisation des ,masses populaires. Le Tshitshisme - culte de la personnalité d'Etienne Tshisekedi - n'est pas tout à fait l'équivalent du mobutisme ; il peut correspondre au changement de point d'appui dans la politique Ctrangère des puissances occidentales, des considérations stratégiques de la Guerre froide à celles néo-liberales de la B démocratie)), des droits de l'homme et de l'économie de marché. Tshisekedi, dans le cadre de la confiscation du pouvoir par le groupe de Binza jusqu'aux années 1970, a bien été, comme le dit 155 MOBUTISME APRÈS MOBUTU le président Kabila, un agent de Mobutu (4). Après, on peut le considérer comme un candidat manqué au titre d'agent nouveau de l'Occident. La question serait de savoir au détriment de qui? En résumé, le mobutisme n'est pas complètement mort avec Mobutu. Pas seulement parce que les caciques de son régime, réfugiés à l'étranger, continuent de s'agiter, plus ou moins soutenus par les puissances occidentales et par la communauté internationale liée à l'économie du crime organisé (entretenant tant bien que mal les seigneurs de la guerre, par exemple) ; mais parce que les conditions (les fondements et la domestication forcée du peuple congolais) qui l'ont généré et entretenu ne sont pas complètement éliminées. Ces conditions mettent beaucoup d'obstacles au développement d'une politique d'émancipation anti-mobutiste cohérente dans toute la région. Cette petite étude introductrice n'a fait que jeter quelques bases theoriques permettant d'examiner comment relancer le processus d'interruption de toutes les formes de mobutisme. Nous avons évité, intentionnellement, les récits consacrés qui font bien souvent appel aux héros et à la malédiction des présumés ennemis. La pensée, avec de tels écrits, n'est pas libérée ou stimulée. Peut-être n'avons-nous pas réussi, le lecteur en jugera; mais nous avons voulu réellement tenter de provoquer la pensée des gens vivant dans la région. Nous avons évité aussi de faire une critique des performances du nouveau régime au pouvoir depuis sept mois seulement. Nous avons connu beaucoup de ses dirigeants avec lesquels nous partagions les idéaux et parfois la vision de la société à construire. Seule la pratique départage les gens de même vision. La présence suivie dans le pays, se colletant avec les gens de partout, dialoguant sans cesse avec eux, à tous les niveaux, c'est cela qui permettra de mieux cerner la trajectoire politique nouvelle qui se dessine au pays. Les deux mois passés à Kinshasa, dans les milieux des militants de 1'AFDLC et du commun des mortels, certes bénéfiques, sont amplement insuffisants pour trancher. Le défi de la vraie libération, la formation d'un Etat vraiment démocratique pourrait bien être l'émergence d'une capacité politique indépendante dans le peuple. Ce défi est lancé, en RDC ; à travers lui, il s'agit de comprendre comment vaincre le mobutisme dans toutes ses formes possibles.
 réflexions sur la situation actuelle en République démocratique du Congo
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#Posted on Tuesday, 19 June 2018 at 5:13 AM

La RDCongo en grandes lignes PAR DR.MIALANO TANGANIA

LA RDCONGO DANS L'AFRIQUE
 
La République Démocratique du Congo est un très vaste territoire aux dimensions de pays-continent (grand comme l'Europe de l'Ouest). Elle est située au c½ur de l'Afrique. Avec ses 2.345.410 km² de superficie, le Congo Démocratique occupe la troisième place derrière le Soudan (2.509.000 km²) et l'Algérie (2.384.000 km²). Le pays est à cheval sur l'Equateur.
 
Selon la résolution CM/Res.464 (XXXVI) des 23 février et 1er mars 1976 prise par l'Union Africaine,  la RDCongo fait partie des pays de la Région de l'Afrique Centrale (Cameroun, République Centrafricaine, Congo, DR Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Sao Tome & Principe et Tchad)..
 
Sur le plan des Communautés Economiques, la RDCongo est membre de la CEEAC (Communaute Economique des Etats de l'Afrique Centrale), du groupe des Etats  de la Région Africaine des Grands Lacs et est également membre de la  Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe (SADC) et sur le plan Sous-Régional, le Burundi, la RDCongo et le Rwanda forment  la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL).
 
 
Enfin, le Congo est depuis le 20 septembre 1960 membre de l'Organisation des Nations Unies (ONU)., un des 31 Etats Africains fondateurs de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963 devenue le 26 mai 2001 l'Union Africaine (UE).
 
HISTOIRE
 
Préhistoire
Selon les résultats d'analyses des traces de peuplement de l'actuelle République Démocratique du Congo, ce pays était  habité il y a deux millions d'années. Les tout premiers occupants du Congo étaient les Pygmées qui vivaient de la cueillette. Les vagues des migrations des Bantous vers cette partie de l'Afrique ont eu lieu au cours du deuxième millénaire avant l'ère chrétienne (Jésus Christ). Les dernières vagues des migrations des agriculteurs Bantous eurent lieu au Congo entre le VIIème et le VIIIème siècles. Ils surplantèrent ainsi par leur nombre les Pygmées. Ces derniers se confinent dans les forêts équatoriales jusqu'à nos jours.Leur nombre est estimé à 100.000 aujourd'hui.
 
Empires et Royaumes
Les agriculteurs Bantous  qui peuple tout le territoire avaient toujours vécu dans les sociétés bien structurées dont les dirigeants venaient des lignées des chefs traditionnels appelées les chefferies. Certaines d'entre elles s'imposèrent aux autres par leurs puissances commerciales et créèrent les empires qui régnaient sur les milliers de kiliomètres carrés, surtout dans la partie Ouest sur les côtes de l'Océan Atlantique. Les plus importants furent les empires Kongo, Luba,  Lunda... Ce fut avec les dirigeants de ces empires que les premiers européens eurent des contacts et conclurent des marchés au XVème  siècle. Dans les autres parties du Congo, notamment au Nord et à l'Est, les chefferies  persistèrent jusqu'à nos jours. Leurs chefs ont une grande influence et autorité sur leurs populations respectives.
 
 
 
 
DECOUVERTE DU CONGO
 
Le pays fut découvert en 1482 par Diego Câo sujet portugais lorsqu'il se rendit à Mbanza  Kongo lors de son troisième voyage dans le Royaume de Kongo qui s'étendait dans le Bas-Congo (RDCongo), l'Angola et le Congo Brazzaville.
En 1816, le capitaine anglais Torckey échoua la remontée du fleuve Congo à partir de son embouchure.
 
EXPLORATION DU CONGO PROFOND
 
1851-1874, le Docteur David Livingstone parti à la recherche de la source du Nil,  découvre le bassin de la Zambèze et l'Afrique Centrale. Il est considéré comme disparu.  Henry Stanley est envoyé à sa recherche, il le retrouva à Ujiji (Tanzanie) sur les rives du Lacs Tanganyika le 28 octobre 1871. Henry Stanley pousuivra la recherche de la source du Nil.
1874-1877, le Journaliste et Explorateur anglais Henry Stanley traverse l'Afrique d'Est à l'Ouest (de BagamoyO/Tanzanie à Boma/RDCongo à l'embouchure du fleuve Congo) en 999 jours, à la recherche, en vain, de la source du Nil. Ce fut plutôt le fleuve Congo.
 
 
CONGO PROPRIETE PRIVEE DU ROI DES BELGES
LEOPOLD II ET L'ETAT INDEPENDANT DU CONGO
 
En 1878, la création à Bruxelles du Comité d'Etudes du Haut-Congo.
En 1882, création à Bruxelles de l'Association Internationale du Congo (AIC).
1879-1884, les nouvelles explorations du Bassin du Congo par Henry Stanley.
Du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 : Les assises de la Conférence de Berlin étaient présidées par le Chancelier allemand Otto von Bismark. Les grandes puissances occidentales se partagèrent ainsi l'Afrique sans les Africains. Ce fut donc le 26 février 1885 que fut signé à Berlin, l'Acte Général de Berlin. Ainsi par cet Acte, l'actuel Congo fut créé et reconnu comme un Etat Indépendant (EIC), propriété privée de Léopold II Roi des Belges jusqu'au 18 octobre 1908. Pendant le règne du Roi Léopold II sur le Congo, plus de 10 millions de congolais furent massacrés sur l'auteur de pointes d'ivoire, cuivre, or, cassitérite, et caoutchouc qui ont considérablement enrichi la famille Royale et développé la Belgique. Cette politique se poursuivra sous Congo Belge.
 
CONGO BELGE
 
Le 18 octobre 1908, l'annexion de l'Etat Indépendant du Congo à la Belge comme Colonie Belge, héritage que la Belgique reçoit de son Roi, Léopold II.
La nouvelle administration coloniale fit tout pour effacer rapidement  les traces des méfaits de la très tristement célèbre politique appliquée par le Roi Léopold II  dans  le Congo de son époque. En effet, dans toutes les écoles primaires, artisanales et moyennes qui furent organisées par les missionnaires pour indigènes au Congo, on n'enseignait aux jeunes que les louanges de la politique de [civilisation] de Léopold II au Congo.
 
 
Le Congo belge, la plus belle colonie du monde
 
Habité par plus de 350 grandes tribus et qui parlent autant de langues que les Belges appelaient faussement les « dialectes », le Congo possède quatre langues nationales, à savoir : Kikongo, Kiswahili, Lingala et Tshiluba. Le Français est la langue officielle de travail.
 
Le pays est entouré par 9 Etats : Angola 2511 km, Congo Brazzaville 2510 km, Centrafrique 1577 km, Soudan 625 km, Uganda 765 km, Rwanda 217 km, Burundi 233 km, Tanzanie 473 km et Zambie 1930 km avec lesquels il partage une longueur de 10.744 km de frontières. Certaines de ces frontières sont naturelles, tandis que d'autres sont conventionnellement délimitées lors de la colonisation.
 
Le sol et le sous-sol de la RDCongo sont un véritable scandale géologique regorgeant de riches ressources naturelles  fort convoitées jalousement par les grandes puissances occidentales pour leurs industries stratégiques.
En effet, l'on trouve au Congo : cuivre, cobalt, diamants, or, argent, radium, germanium, colombo-tantalite Coltan), pyrochlore, fer, manganèse, uranium, béryl, cassitérite (étain), Zinc, tungstène, titan, pierres semi-précieuses, charbon, sables et schistes bitumeux, bois, pétrole, gaz méthane dans le Lac Kivu.
Tous les malheurs que le Congo vit et dont les populations souffrent, sont dûs à la convoitise et à la jalousie dans le chef des grandes puissances qui utilisent tous les moyens possibles pour acquérir gratuitement et ou à vil prix les ressources naturelles du Congo pourtant indépendant et souverainement reconnu par l'ONU.
 
Sur le plan agricole et forestier, le Congo possède  une  riche et immense et dense forêt équatoriale et tropicale vierge. La forêt occupe 60 % de la superficie du territoire national. Elle est ainsi la deuxième réserve forestière du Monde après l'Amazone.
 
Les eaux congolaises sont abondantes, elles occupent 3,5 % de la superficie du pays. Elles sont constituées de 15 grands lacs dont la plupart se trouvent en altitude à l'Est et de plus de trente grandes rivières. Le majestueux fleuve Congo draine toutes les eaux du pays dans l'Océan Atlantique avec un débit de 40.000.000 litres par seconde.
Seules les eaux des déversoirs des Lacs Edouard et Albert limitrophes avec l'Uganda et formant les sources du Nil Bleu, ne coulent pas dans le majestueux fleuve Congo.
Sur le plan de l'énergie hydroélectrique, avec son potentiel de 106.000MW dont 42 % se trouvent sur le site d'Inga, seulement  6 % sont utilisés. Donc le Congo produira et distribuera de l'électricité nécessaire à toute l'Afrique, voire même au-delà.
 
Les paysans agriculteurs disposent de plus de 80.000.000 ha des terres arables et naturellement fertiles, mais actuellement les cultures vivrières et pérennes n'en occupent que 1 % seulement.
Le Congo produit les cafés (Arabica et Robusta), thé, cacao, pyrèthre, quinquina (plante médicinale pour la fabrication de médicaments contre le paludisme, etc...), coton, hévéa, papayer tabac, palmier à huile, manioc, riz pluvial, maïs, blé (Kivu), sorgho, éleusine,  bananes, canne à sucre, pommes de terre patates douces,, arachides, haricots, tous les fruits tropicaux : avocat, mangue, papaye, c½ur de b½uf, ananas, orange et mandarine, etc... En outre,  toutes sortes de légumes européens poussent bien au Nord et au Sud Kivu, à l'exception de la vigne et le houblon.  Notons que le Congo est capable de nourrir toute l'Afrique en riz et maïs naturels si cette culture est mécaniquement  intensifiée dans les zones appropriées. Il en est de même de la pomme de terre, du blé et les légumes européens qui prospèrent au Kivu.
Pour augmenter les productions agricoles au Congo, les centres de recherche agronomique doivent reprendre rapidement la production régulière  des semences améliorées répondant aux besoins des paysans  agriculteurs  qui, depuis les années 1955-1956, n'utilisent que des semences complètement dégénérées. Ensuite, le Gouvernement devra assurer l'encadrement permanent de ses paysans cultivateurs par les techniciens et ingénieurs agronomes phytotechniciens  et zootechniciens. Lorsque toutes ces conditions seront réunies, la République Démocratique du Congo garantira l'indépendance et la sécurité alimentaires de ses populations avec 55 % des productions et en exporter l'excédent comme  ce fut le cas les années 1956-1959.
 
L'élevage de gros et petits bétails se développe (surtout à l'Est où il y a d'énormes étendues de pâturages naturels avec son climat favorisant l'élevage industriel). Il est très important de retenir qu'avec sa végétation bien gérée,  le Congo est à même d'élever 40.000.000 de têtes de gros bétails.  Aussi, il y a plein de poissons dans les lacs et cours d'eau. Une pêche industrielle et rationnelle est encore à y organiser.
Les forêts sont riches en nombreuses essences fort recherchées à l'exportation en Occident, Asie et dans beaucoup de pays africains. On dénombre près de 2.000 essences forestières en République Démocratique du Congo.
 
Les potentialités touristiques restent encore à exploiter : Sites pour excursions, réserves de chasse, les parcs nationaux hébergent la faune et la flore protégées. On trouve au Congo certaines espèces d'animaux uniques au monde : Okapi, rhinocéros blancs, chauve-souris etc..
La RDCongo possède actuellement 200.000 km² d'aires protégées, soit 8% du territoire national, l'objectif est d'en atteindre 15 %. Les aires protégées  comprennent 7 Parcs Nationaux et deux réserves. Le pays possède également beaucoup de domaines de chasse.
 
Le Congo possède aussi une grande potentialité en ressources humaines. Celles-ci auraient pu être plus nombreuses et placeraient ce pays en premier rang en Afrique si, pendant le règne du Roi Léopold II sur le Congo, sa propriété privée (1878-1908), l'on n'avait pas massacré plus de 10 millions d'indigènes congolais sur l'autel de pointes d'ivoire, cuivre, diamants, or, cassitérite, caoutchouc qui ont enrichi considérablement la famille royale. Pendant cette époque, il était pratiquement impossible de recenser toutes les populations. On se contentait de toutes sortes d'estimations à telle enseigne que même sous la colonie belge, on ne connut pas, entre autres le nombre exact de Pygmées et des autres  ethnies qui fuyaient l'opération du recensement.
 
Pour éduquer la jeunesse, l'administration coloniale avait confié l'enseignement aux missionnaires catholiques qui en percevaient les subsides. Le niveau de formation ne dépassait pas les écoles primaires, artisanales et moyennes (commis auxiliaires, enseignants du primaire, infirmiers et aides-accoucheuses). A part les Petits Séminaires et les Grands Séminaires destinés à la formation des prêtres, avant 1955, il n'existait pas des écoles secondaires donnant accès aux études universitaires. Les très rares qui étaient organisées étaient exclusivement destinées aux indigènes et donc de niveau très bas. Et pourtant les collèges, lycées et athénées royaux à programme métropolitain (belge) étaient uniquement pour les blancs. Avec la création de l'université Lovanium catholique en 1954 à Léopoldville (Kinshasa) et de l'université officielle à Elisabethville (Lubumbashi) en 1955, enfin furent créées les écoles secondaires à programme métropolitain (collèges, lycées et athénées royaux dits interraciaux), mais aucun blanc ne les fréquenta.
Comme on peut le constater, le Congo belge va devenir indépendant sans cadres universitaires.
 
 
DECOLONISATION
 
I. Première République

 
Après près de 80 ans sous le joug colonial belge, le Congo devint indépendant le jeudi 30 juin 1960.  Un mois auparavant, soit en mai 1960, le Peuple congolais pour la toute première fois put élire ses dirigeants et ses mandataires dans les nouvelles institutions politiques du jeune Etat. Le vainqueur de ces élections fut Patrice Emery Lumumba. Il fut désigné Premier ministre par un Arrêté Royal du 23 juin 1960 et Joseph Kasa-Vubu  nommé le 27 juin 1960 Président de la République selon les dispositions de la Loi Fondamentale. Celle-ci fut élaborée et votée par le Parlement belge, ensuite imposée au Peuple Congolais indépendant !
 
Au niveau national et provincial, le pays fut doté des institutions politiques incarnées et dirigées par les mandataires démocratiquement élus., mais sans expérience politique ni formation requise !
En sa qualité de Chef du Gouvernement, Patrice Emery Lumumba déclara officiellement dans son discours programme que « Désormais, toutes les richesses naturelles dont regorge le Congo, doivent d'abord bénéficier aux populations congolaises pour relever leur niveau de vie et développer rapidement le nouvel Etat ». Mécontentes de ce programme, toutes les grandes puissances, avec en tête les USA et la Belgique, qui continuaient à croire et à espérer que le Congo resterait toujours le berceau d'acquisition gratuite et ou à vil prix des matières premières stratégiques, firent tout pour empêcher la réalisation du plan Lumumba et l'élimination physique de ce dernier. Effectivement, 11 jours seulement après la proclamation de l'Indépendance du Congo, ces grandes puissances créèrent et soutinrent  les sécessions (du Katanga le 11 juillet 1960 et du Sud-Kasaï le 8 août 1960) pou ainsi priver le gouvernement de Lumumba des recettes des richesses minières (cuivre, cobalt, diamants etc..) de ces deux provinces. Sur instruction des impérialistes occidentaux, le Premier ministre Patrice Emery Lumumba fut illégalement révoqué le 5 septembre 1960, arrêté, sauvagement torturé et finalement lâchement assassiné le 17 janvier 1961 à Elisabethville (Katanga) par la police belge et la CIA américaine. Comme si cela ne suffisait pas, le corps de Lumumba fut découpé en morceaux et dissout dans l'acide sulfurique dans une baignoire et jeté dans les  égouts.  La nouvelle République sombra dans alors dans  un chaos politique et économique indescriptible ! le 14 janvier 1963,  aidé par les casques bleus de l'ONUC (Organisation des Nations Unies au Congo) ; le gouvernement du Premier Ministre Cyrille Adoula (Syndicaliste) parvint à mettre fin à la sécession du Katanga. Celle du Sud-Kasaï l'avait été avant par l'Armée Nationale Congolaise.
 
Mais pour venger l'assassinat de Patrice Emery Lumumba, encadrées par les Nationalistes Lumumbistes, les populations se soulevèrent en une grande rébellion légitime contre le gouvernement illégal à Léopoldville imposé par les grandes puissances. Cette rébellion qui  occupai déjà les ¾ du pays durera de 1963 à fin 1964.  Avec l'aide des mercenaires de Bob Denard recrutés par le Premier ministre Moïse Tschombe, le gouvernement de Salut Public qu'il dirigeait mit fin à la rébellion et réunifia ainsi le pays.
 
En avril-mai 1965, le Peuple congolais exigea les nouvelles élections générales. Chose faite et Moïse Tschombe, ancien chef de la sécession katangaise, alors devenu le Premier ministre du gouvernement de Salut Public de transition à Léopoldville, remporta ces élections à tous les échelons. De nouveau le pays complètement réunifié sous le gouvernement Moïse Tschombe,  fut doté de nouvelles  institutions politiques démocratiques.
 
 
II. Deuxième République

 
Le peuple congolais qui commençait à goûter les tout premiers fruits de la démocratie retrouvée, ce qui ne plût naturellement pas aux grandes puissances précitées, fut désagréablement surpris de la prise du pouvoir par le coup d'Etat militaire du 24 novembre 1965. L'auteur n'en fut autre personne  que  l'homme de paille des impérialistes  occidentaux, nous avons cité Joseph Désiré Mobutu, colonel de son état et chef d'Etat Major général de l'armée congolaise. D'un revers de la main, il balaya toutes les institutions politiques récemment issues des élections démocratiques. Il s'autoproclama le nouveau Chef de l'Etat concentrant tous les pouvoirs entre ses mains. Etonnement, il fut reconnu précipitamment par les mêmes grandes puissances. Pour asseoir son autorité, il pendait en public tous les opposants à son régime. Cette dictature la plus sanglante que le Congo ait connue, durera 32 ans de profonde misère. Le peuple en souffrit  impuissamment, toutes les richesses systématiquement pilées et tout l'argent placé sur les comptes du dictateur et sa famille politique dans les banques des pays étrangers, entre autres la Suisse, la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Canada, la France etc... Mobutu interdit formellement aux religions chrétiennes de baptiser les congolais avec les prénoms chrétiens, il interdit aussi le port des prénoms chrétiens et supprima du calendrier les fêtes religieuses. Il interdit également le port vestimentaire occidental remplacé par l'abas-cost.
 
Pendant que le dictateur régnait en terreur et potentat, vers les années 1975, un groupe d'intellectuels et l'Eglise catholique locale s'organisent, d'abord en clandestinité, ensuite publiquement afin d'en finir avec le régime dégradant, sans partage et surtout immoral sur toute la ligne. Naturellement, un bon nombre de membres de cette courageuse élite furent portés disparus. Néanmoins, leur sang ne coula pas pour rien, ce fut un grain pour sauver le pays.
 
Comme tous les services de l'Etat, l'éducation fut négligée : pas de paiement des rémunérations des enseignants, pas de construction des nouvelles écoles et universités alors que le pays commençait à former chaque année plus 100.000 diplômés du BAC. Devant cette situation, on obtint du régime une loi cadre autorisant la création et l'organisation d'enseignements primaire, secondaire et universitaire privés agréés. Des deux universités laissées par les Belges en 1960, la RDCongo en compte près d'une centaine aujourd'hui. Ces universités permettent d'admettre plus ou moins   200.000 finalistes du secondaire que le pays forme chaque année. Il y a lieu de noter ici que le Congo avait atteint le niveau d'alphabétisation de 87 % qui faisait de lui le premier en Afrique.
 
En 1985-1990, naquit alors au grand jour la Société Civile suivie de la création de quelques  partis politiques de l'opposition radicale. Le Maréchal Président Mobutu et son régime ainsi que tous ceux qui les soutenaient massivement (grandes puissances occidentales), furent dégréablement surpris des résultats des consultations populaires de février-mars 1990. En effet, par 6.000 mémorandums, le peuple congolais dit haut et fort « Non au régime dictatorial et partant à Mobutu lui-même et son parti-Etat », le Mouvement Populaire de la Révolution, MPR en sigle.
 
Le 24 avril 1990 commença la pénible période de de la longue transition. Mobutu enfin cède, larmes aux yeux, sous la forte pression du Peuple révolté. Le dictateur accepta timidement le multipartisme et pluralisme syndical.  Son parti unique fut ainsi àfficiellementdissout. Le peuple congolais réuni en Conférence Nationale Souveraine (7 août 1991 – 6 décembre 1992). Mobutu, en dépit des accords consensuels conclus avec le Peuple, refusa cependant d'appliquer toutes les décisions prises par la Conférence Nationale Souveraine et son organe délibérant le HCR-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de la Transition,). Comme pour confirmer qu'un dictateur ne devient jamais   démocrate !
 
Entre-temps, en avril 1994 éclate au Rwanda voisin une guerre civile suivie du génocide des tutsi et des hutu  modérés. Pour éviter la poursuite de ce génocide, la France avec son Opération Turquoise sous l'égide de l'ONU, conduisit et déversa au Kivu (à Bukavu et à Goma),sans aucun contrôle aux frontières congolaises, près de 4 millions de hutu en trois jours. Arrivés en juillet 1994, ces réfugiés ne seront pris en charge par le UNHCR qu'en novembre 1994. La présence de tous ces rwandais au Kivu y créa le climat d'insécurité et les épidémies de toutes sortes dont le choléra qui fera rage, notamment dans les rangs des réfugiés rwandais. Ils mouraient par dizaines chaque jour !
 
 Comme Mobutu ne voulut point quitter le pouvoir et le Peuple congolais en avait ras-l e-bol, alors vint un certain Laurent Désiré Kabila, un des anciens disciples fidèles de Patrice-Emery Lumumba et qui, à partir de son sanctuaire des grottes de Fizi dans la province du Sud-Kivu, combattit durant plus de 20 ans le régime de Mobutu de triste mémoire. Alors, du 25 octobre 1996 au 17 mai 1997, l'armée de L. D Kabila bien équipée et disciplinée (composée essentiellement des mercenaires  tutsi rwandais, ugandais et burundais) partit du Kivu où, avant de contnuer dans les autres provinces du Congo (Zaïre), elle démantela tous les camps de réfugiés hutu  rwandais dont 65% retournèrent malgré eux au Rwanda et les autres se cachèrent dans les forêts du Kivu. Cette armée de L.-D. Kabila  battit sans résistance majeure toutes les troupes de Mobutu en poste dans toutes les provinces du Congo-Zaïre. Ce sont ces hutu rwandais réfugiés au Kivu depuis 1994,  appelés Interahamwe et présumés génocidaires, qui violent les femmes congoaises et sèment la désolation au Kivu. Ils viennent prendre les femmes de force dans les villages, les violent en présence des membres de leurs familles et les emmènent ensuite dans les forêts où elles deviennent les esclaves sexuelles avec toutes les conséquences graves que la RDCongo en connaît aujourd'hui.
 
Le peuple congolais accueillit partout en triomphe le nouvel homme fort, Laurent-Désiré Kabila et ses soldats (mercenaires et enfants soldats congolais).  Dès son arrivée à la magistrature suprême le 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila, sans aide extérieure,  apporta un nouvel espoir au peuple : sécurité, paiement régulier des alaires, liberté d'expression et reconstruction du pays,  donc la démocratie tant attendue était de nouveau en marché. Laurent Désiré Kabila resta égal à lui-même, c'est-à-dire, patriote, nationaliste invétéré et impossiblement manipulable, contrairement à ce que fut Mobutu Sese Seko entièrement acquis au service de ses protecteurs les impérialistes occidentaux.
 
Comme l'on pouvait s'y attendre, les ennemis de la paix au Congo, aidés par les grandes puissances agissant par les 3 pays interposés et à régime dictatorial à l'Est (Rwanda ; Uganda et Burundi),  s'organisèrent pour chasser, mais en vain, Laurent Désiré Kabila du pouvoir à Kinshasa. Ils créèrent de toutes pièces les rébellions à l'Est (RCD-Goma : rassemblement congolais pour la démocratie – soutenu par le Rwanda) et au Nord-Ouest du pays (MLC :  mouvement pour la libération du Congo – soutenu par l'Uganda). Ce sont ces soi-disant rébellions-là et les éléments des armées étrangères qui les soutenaient qui ont, non seulement organisé les pillages systématiques et les exploitations illégales des ressources naturelles de la RDCongo d'août 1998 à 2003, mais également ont massacré près de 5 millions de civils congolais innocents. Pendant cette période, plus de 3OO.OOO femmes ont été violées dont certaines enterrées vivantes à  Mwenga, dans la Province du Sud-Kivu. Maintenant encore, tous les groupes armés Hutus rwandais et autres forces négatives des milices locales continuent impunément à violer les femmes congolaises à telle enseigne qu'au cours du premier semestre 2007, les rapports officiels de l'ONU et de la Société Civile du Sud-Kivu indiquent que 4.500 femmes ont été violées au Sud-Kivu ! Or, il y a aussi les réfugiés Hutu rwandais au Nord-Kivu et les milices ugandais et congolais en Ituri, l'on peut donc dire que plus de 10.000 femmes sont violées chaque semestres dans la partie Est de la RDCongo.
 
Alors, ayant échoué militairement à faire partir Laurent-Désiré Kabila du pouvoir à Kinshasa,   il ne restera plus qu'à l'éliminer physiquement à l'instar de P. E. Lumumba. En effet, le 16 janvier 2001 le Président Laurent Désiré Kabila est lâchement assassiné dans sa résidence officielle à Kinshasa. Les commanditaires de cette ignoble barbarie ne sont pas encore connus, mais tôt ou tard, comme pour le cas de l'assassinat de Lumumba le 17 janvier 1961, ces criminels seront identifiés, arrêtés, jugés et très sévèrement punis par les cours et tribunaux compétents.
 
Le Président Laurent Désiré Kabila fut immédiatement remplacé par son fils Joseph Kabila alors chef d'état major des Forces Terrestres après qu'il ait été désigné par le Gouvernement et le Parlement de Transition. Il prêta serment constitutionnel le 26 janvier 2001.
 
Pour jeter les bases de la construction d'un Etat de droit démocratique au Congo, sous la médiation de la Communauté internationale, le nouveau Chef de l'Etat Joseph Kabila facilita les travaux des négociations politiques inter-congolaises à Sun City en République Sud-Africaine (2001-2003). De ces assises historiques sortirent les instruments juridiques  qui ont régi la période de transition (2003-2006). Ici il faut souligner avec force le rôle combien déterminant joué par la Société civile dans la réussite de la transition. En effet, la direction de toutes les institutions citoyennes, à savoir la Commission Electorale Indépendante, la Commission Vérité et Réconciliation, la Haute Autorité des Médias et l'Observatoire National des Droits de l'Homme, était pilotée des mains de maître par elle (Société Civile).
 
Malgré les blocages sur blocages créés sciemment par les composantes  des belligérants (rébellions RCD -MLC) qui ne voulaient pas de la fin de la transition du fait qu'elles savaient qu'elles ne gagneraient pas les élections libres et démocratiques ; les délégués de la Société civile dans toutes les institutions politiques de la Transition  s'imposèrent pour la tenue des élections prévues dans le temps imparti. Celles-ci,  organisées par la Commission Electorale Indépendante présidée par le Représentant de la Sociét civile, en la personne de Monsieur l'Abbé Apollinaire Malumalu, se sont déroulées conformément au calendrier établi par la Commission CEI). Ainsi, après l'opération de  l'identification et l'enrôlement des  électeurs ( Résultats : 25.696.964 Citoyens âgés de 18 ans et plus enrôlés, soit 33 % de la population de la RDCongo fin décembre 2005), le Projet de la nouvelle Constitution adopté par le Parlement, fut massivement accepté par le vote référendaire des 18 et 19 décembre 2005.
 
III. Troisième République

 
Le 18 février 2006, la nouvelle Constitution de la République Démocratique du Congo est promulguée le Président de la République Joseph Kabila Kabange
La République Démocratique du Congo devient ainsi un Etat de droit, indépendant, souverain et indivisible, social, démocratique et laïc.
 
Sur le plan de l'administration du pays, le Congo est divisé en 26 entités provinciales fortement décentralisées. Celles-ci sont à leur tour subdivisées en entités territoriales décentralisées dotées comme les provinces de la personnalité juridique et sont gérées par les organes locaux.
 
Cette Constitution consacre particulièrement et ce pour la toute première fois dans l'Histoire du Congo, certains chapitres pour les droits de l'Homme, les droits de la Femme et de l'Enfant ainsi que la parité Homme-Femme dans toutes les institutions de la République. La nouvelle Constitution, la première du genre en Afrique, reconnaît également l'opposition institutionnelle.
 
Du 30 juillet au 29 octobre 2006, par votes aux suffrages universels directs, le Peuple congolais, après plus de 40 années de patience et de sacrifices sans nombre, a enfin élu démocratiquement son Président de la République en la personne de Monsieur Joseph Kabila  Kabange, ses 500 Députés  nationaux et ses 690 Députés provinciaux. Et au second degré, ses 108 Sénateurs  et tous les Gouverneurs des provinces et leurs Adjoints.
Toutes ces élections furent une preuve indéniable de maturité politique des populations congolaises, une occasion propice de s'exprimer librement et en même temps de sanctionner sévèrement leurs bourreaux d'hier, les leaders des rébellions qui s'étaient portés candidats aux différents échelons électoraux.  En fait plus de 90 % des candidats issus des rébellions ne furent pas élus tant au niveau des institutions nationales que provinciales. Il en sera certainement de même pour les prochaines élections locales, municipales et urbaines de 2008.
 
Aujourd'hui donc, la République Démocratique du Congo est dotée des institutions politiques incarnées par les mandataires du Peuple, souverain primaire, à tous les niveaux de la vie nationale à l'exception, du moins pour le moment, des entités urbaines, municipales et locales dont les élections auront lieu au cours de l'année 2008. L'effectivité de ces élections doit préalablement être réglée par les lois essentielles dont notamment la Loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des entités décentralisées.  Le projet de cette loi adopté par le Gouvernement est actuellement en discussion au Parlement. Cette Loi-clé devra être accompagnée des mesures d'application aux fins de son efficacité sur le terrain.
 
Depuis son investiture, le premier Gouvernement de la première Législature de la Troisième République est en train de mettre les bouchées doubles dans l'exécution de son programme adopté par l'Assemblée nationale le 24 février 2007. Comme on le sait ce programme s'articule sur les cinq chantiers prioritaires du Président de la République pour la période 2006-2011. Pour rappel, ces cinq cantiers sont :
Infrastructures, routes, rails, ponts, agriculture ;Création d'emplois par les investisseurs nationaux et étrangers ;Education ;Eau et Electricité ;Santé. 
Pour ce faire, le gouvernement s'est attelé à élaborer les projets de lois devant créer les instruments juridiques pour la maîtrise efficace de la gestion de la Res Republica.
Les apports des financements extérieurs résultant des accords bilatéraux et multilatéraux sont en train de venir suppléer aux recettes internes du pays qui vient à peine de sortir d'une longue et pénible période de transition. Dans ce cadre, le Peuple congolais est heureux de prendre acte de l'octroi par la Chine à la République Démocratique du Congo, d'une somme de 15 milliards de USD. Ce financement permettra, en rapport avec les cinq chantiers du programme 2006 – 2011, la construction des infrastructures nouvelles et le renforcement de capacités opérationnelles des anciennes. Aussi, avec cet important apport chinois, il sera  construit une autoroute nationale longue de 3.402  km reliant le Nord-Est (Province Orientale) au Sud-Est du Pays (Province du Katanga), à savoir : Kisangani-Komanda-Beni-Butembo-Rutshuru-Goma-Bukavu-Uvira-Fizi-Kalemie-Lubumbashi-Kasumbalesa (Katanga) – frontières avec la Zambie. Dans le même ordre, n'est pas oublié l'achèvement de la route Kisangani-Lubutu-Walikale-Bukavu de 870 km dont les travaux furent abandonnés en 1990 (suite à la suspension et ou suppression de toutes les aides au développement au régime de Mobutu).
Signalons en passant que, même si l'on en parle peu, depuis février 2006, le tronçon de la Route nationale 2 en terre battue reliant Bukavu à Kasongo (Maniema) via Mwenga-Kalole (Shabunda)-Wamaza (Maniema) est en restauration. Ele est déjà remise en état de praticabilité en toutes saisons ; jusqu'au  niveau de 200 km de Bukavu. Il en est de même de la route Kisangani-Ituri.
 
En outre, la construction de la voie ferrée sans rupture de charge, de 3.213 km reliant l'Ouest (Port de Matadi Bas-Congo) au Sud'Est (Sakania-Katanga) en passant par Kinshasa-Bandundu-Kasaï, sera rélisée par le même financement Chinois.
 Toujours dans le cadre des infrastructures,  les Chinois vont aussi construire à travers le pays  31 hôpitaux,, 145 centres de santé, 2 universités de standard international, 5.000 logements sociaux ainsi que 450 km de voiries dans toutes les villes de la République.
 
Le financement chinois va s'ajouter à ceux déjà promis par la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, l'Union Européenne et individuellement par les USA, France, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse, Italie, etc.. dont la somme totale n'atteint pas encore le financement frais chinois. Naturellement, ce financement chinois enchante légitimement les Congolais, mais crée une panique injustifiée chez les occidentaux. Ces derniers qui, depuis des décennies n'avaient pas d'autres concurrents de taille, avaient l'habitude de financer difficilement et  à compte-gouttes, souvent sous des conditions  anti-sociales, les programmes de reconstruction des pays en voie de développement qui, du reste, sont riches en ressources naturelles dont les industries des pays dits « riches » ont grandement besoin. Que constate-t-on aujourd'hui : les populations des pays sous-développés continuent être plus pauvres au moment où les pays riches se développent davantage avec les ressources naturelles des pays pauvres.
 
Certes, l'arrivée en force de la Chine en Afrique avec des financements aux conditions plus humaines, va changer la donne de la politique économique et financière des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, contrairement à la campagne médiatique anti-chinoise orchestrée par les grandes puissances occidentales, les conventions de partenariat que les pays africains sont en train de conclure avec la Chine sont de loin meilleurs, car elles sont des « Accords dits de Gagnant-Gagnant » pour les parties aux contrats. Autrement  dit, les avantages plantureux et les risques sont ainsi formellement partagés entre les parties.
 
Du chantage autour de la dette extérieure de la RDCongo.  La question fondamentale que l'élite congolaise ne cesse de se poser, à juste titre d'ailleurs, est de savoir si oui ou non, les Congolais doivent rembourser la dette extérieure de leur pays évaluée présentement à une importante somme de 14,5 milliards de dollars US dont le montant du service de la dette dépasse de loint le total du financement initial
Le Congo étant un pays de droit, indépendant et souverain, son Peuple qui a droit au développement, tient à avoir toutes les lumière sur les contrats signés avec les  bailleurs de fonds, les montants de leurs créances et les ouvrages et infrastructures réalisés au Congo avec les financements libérés. Tous les fonds n'ayant pas été affectés pour les constructions des infrastructures publiques et qui auraient pris les voies illicites en faveur des dignitaires des anciens régimes, seront déduits de la dette et les bénéficiaires seront traduits en justice, quels qu'ils soient et quelles que soient les fonctions qu'ils exercent aujourd'hui.
 
CONCLUSION
 
Avec ses énormes potentialités en ressources naturelles et humaines, avec son importante élite intellectuelle consciente et patriote à utiliser rationnellement dans toutes les institutions politiques issues des élections démocratiques ainsi que dans les services et entreprises publics et privés, la République Démocratique du Congo réunit présentement toutes les conditions lui permettant le décollage de sa reconstruction et le développement harmonieux de son immense territoire. Naturellement pour ce faire, le Congo compte aussi des capitaux frais sur le soutien de la Communauté internationale, sur les aides au développement des pays amis. En outre, l'on ne doit pas  oublier les apports et contributions des investisseurs étrangers et nationaux. A cet effet, la RDCongo a créé un service spécialisé dénommé ANAPI (Agence Nationale de
 Promotion des Investissements). Elle est chargée de l'accueil et de l'orientation des investisseurs dans le choix judicieux de leurs secteurs économiques et les sites de leus implantations. L'ANAPI est l'institution publique habilitée à faciliter l'agrément des projets au bénéfice des différents régimes du Code des investissements. En plus du Code des Investissements, l'ANAPI met à la disposition des investisseurs le Code Minier, le Code Forestier, le Code de Travail et le Guide des Investisseurs.La RDCongo en grandes lignes PAR DR.MIALANO TANGANIA
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#Posted on Thursday, 14 June 2018 at 5:14 AM

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : 6 MILLIONS DE MORTS, LE GÉNOCIDE ZAPPÉ PAR LES MÉDIAS

En plein centre de l'Afrique, le Congo est un pays riche, rempli de matières premières (diamants, or, étain, gaz, pétrole, uranium, coltan...), de forêts, d'eau, de femmes et d'hommes, d'une multitude de tribus rassemblées sous une nation dessinée par les colons, et qui ne correspond historiquement à pas grand-chose. Suite au génocide au Rwanda, les pays voisins ont de plus profité du flou politique et institutionnel au Congo(limitrophe du Rwanda) pour attaquer de toutes parts ce gigantesque pays rempli de trésors.
Et les Occidentaux dans tout cela ? La culpabilité des dirigeants américains et européens quant au génocide au Rwanda les a poussé à mener une politique pro-Rwanda, laissant les rebelles rwandais passés du côté congolais libre de faire ce qu'ils voulaient, aidés par des alliés ougandais et du Burundi...
Mais surtout, les nombreuses richesses naturelles en RDC sont vitales pour les économies occidentales, notamment pour les secteurs automobile, aéronautique, spatial, les hautes technologies et l'Électronique, la joaillerie... Le coltan surtout (dont le Congo détient au moins 60% des ressources mondiales) est essentiel dans la fabrication des composants électroniques que l'on retrouve dans les TV, les ordinateurs, les smartphones mais aussi certaines armes comme les missiles ! La RDC subit aussi des déforestations massives. Les principaux importateurs ? USA, Europe, Chine. Pas étonnant.
Mais puisque l'intrusion guerrière semble interne à l'Afrique, personne ne peut accuser les USA et les autres puissances occidentales de profiter des ressources et des richesses du Congo en intervenant directement. Non, c'est encore plus pratique de laisser les peuples se descendre entre eux. Parallèlement, les USA soutiennent les dictatures qui se succèdent au Congo et les milices rwandaises et ougandaises. Joyeux.
Pauvreté entretenue et conditions de vie abjectes, viols incessants (et un taux de SIDA atteignant les 20% de la population dans les provinces de l'est), déplacements de population, outrages, épidémies... : une stratégie de déshumanisation est en place afin de rendre les victimes impuissantes, une situation terrible sur laquelle il n'y a pas de mots assez durs.
« Tant que l'opinion publique abdique, le Congolais reste le « nègre » de l'Afrique »
Baloji, Tout ceci ne vous rendra pas le Congo
Les dirigeants occidentaux sont-ils assoiffés de richesses au point de laisser perpétrer un nouveau génocide ? Oui, au point de laisser perpétrer et même couvrir un nouveau génocide. Avec des armes, des entrainements militaires venant de nos élites. Une chose : ce qui se passe au Congo, des affaires politiques et économiques au génocide, n'est pas déterminé par les Congolais seuls, mais aussi par les puissances carnassières, avides de richesses et sans considération pour les peuples.
La situation au Congo sera résolue par les Congolais eux-mêmes. Mais la communauté internationale doit instamment cesser de soutenir Rwandais, Ougandais et toutes les milices perpétuant cet état de guerre insupportable leur permettant de mettre la mains sur les richesses d'un pays sans avoir de compte à rendre personne.
6 millions de morts. Dont la moitié d'enfants en bas âge. Le monde dit « libre » – nous – doit impérativement regarder en face ce que sa « liberté » laisse faire. Pourquoi tant de violence et si peu de bruit de la part des médias ?
Est-ce inintéressant pour le Français moyen ? N'est-ce pas assez sensationnel, ce massacre qui se compte en millions de personnes ? Est-ce trop loin de « chez nous », appliquent-ils une fois encore cette odieuse « Loi de proximité » ? Pourquoi aucune réaction, aucun impact dans l'imaginaire collectif, ni indignation, ni colère, ni émotion ?
Notre devoir en tant que citoyens du monde est donc de faire passer le message. Que le monde sache. Avant que le monde bouge. Il y a des coupables en Europe comme il y en a en Afrique. Le silence des puissants tue autant que le bruit des mitraillettes. Mettons tous les assassins face à leurs responsabilités.
 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : 6 MILLIONS DE MORTS, LE GÉNOCIDE ZAPPÉ PAR LES MÉDIAS
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#Posted on Friday, 08 June 2018 at 5:31 AM

République démocratique du Congo : retour sur les quinze dernières années au Kivu

Depuis quinze ans, les populations de l'est de la RDC (ex Zaïre) traversent des périodes plus ou moins intenses d'un conflit nourri de tensions avec les pays voisins, d'une compétition régionale pour les riches ressources naturelles de cette zone de tensions interethniques et de problèmes tels que le partage des terres ou l'octroi de la nationalité. Depuis quinze ans, les équipes de Médecins Sans Frontières apportent une aide médicale aux populations du Kivu. Octobre 2008 « Des dizaines de milliers de personnes sont jetées sur les routes. Des familles sont séparées quand elles prennent la fuite dans la panique. Et quand les combats se déplacent, les gens continuent de fuir. » Romain Gitenet, chef de mission RDC, novembre 2008 © Dominic Nahr / Oeil Public Novembre 1996 « Ce matin, des tirs et des bombardements au mortier ont forcé des milliers de personnes à fuir le camp de Mugunga, pour se réfugier au Rwanda. Les réfugiés ont rapporté que de nombreux blessés ont dû être laissés derrière.» Communiqué de MSF 15 novembre 1996 © Remco Bohle 1993 – Après plusieurs années de tension, une attaque sur un village provoque une vague d'affrontements entre des groupes ethniques dans les plaines du Masisi au Nord-Kivu. Entre avril et juillet, au moins 6000 personnes ont été tuées et 350 000 ont fui leur maison, se cachant dans des écoles, des églises ou chez des proches. Les combats sont liés à une double opposition : • d'une part entre les importantes minorités rwandophones (les « Banyarwandas ») installées de longue date dans le Nord et le Sud-Kivu et les non-rwandophones qui se considèrent comme primo-occupants • d'autre part, au sein du groupe rwandophone, entre les deux groupes ethniques (Hutus et Tutsis) 1994 – D'avril à juillet 1994, entre 500 000 et un million de Rwandais tutsis sont victimes d'une extermination systématique. Pendant la reconquête du pays par le Front Patriotique Rwandais (FPR), plus d'un million de Rwandais fuient leur pays. De 1994 à 1996, dans les camps du Zaïre, le long de la frontière rwandaise, se mêlent miliciens, anciens soldats et leaders, militaires et politiques, impliqués dans l'exécution du génocide et dans le développement d'actions armées contre le nouveau pouvoir rwandais. FOCUS. En juillet 1994, environ un million de refugiés rwandais arrivent dans les régions de Goma et Bukavu, dans le Kivu. Avec la chaleur, le manque d'eau, de nourriture et l'apparition simultanée d'épidémies de cholera et de dysenterie, des dizaines de milliers de refugies meurent. Après plusieurs semaines, l'aide s'organise et la situation sanitaire se stabilise. © Jean-Michel Turpin/ Gamma Très rapidement les volontaires MSF qui travaillent dans les camps au Zaïre se trouvent confrontés à l'emprise brutale des leaders sur la population des camps. Certains camps sont transformés en base arrière pour la reconquête du Rwanda à travers les détournements massifs de l'aide, la violence, les recrutements forcés, la propagande et les menaces contre les candidats au rapatriement. En novembre 1994, une section MSF décide de se retirer des camps de réfugiés rwandais, estimant qu'il est impossible d'apporter une aide indépendante et impartiale. Les autres sections tentent de continuer leurs activités tout en dénonçant la situation. En 1995, elles décident de se retirer des camps. 1995- Dans les plaines du Masisi, les affrontements redoublent à partir de juillet 1995 et atteignent un pic au mois de novembre. L'arrivée d'extrémistes hutus venus du Rwanda après juillet 1994 aggrave la situation pour les tutsis rwandophones du Congo. Des dizaines de milliers de Tutsis sont forcés de fuir au Rwanda. 1996. L'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), un regroupement de mouvements d'opposition au régime du président Mobutu, se met en place dans l'Est du Zaïre autour de Laurent-Désiré Kabila. En octobre 1996, les forces réunies par l'AFDL, appuyée par l'APR (armée patriotique rwandaise) attaquent les camps de réfugiés du Kivu. Pendant plusieurs semaines, des centaines de milliers de réfugiés auxquels les organisations humanitaires et la presse se voient refuser l'accès, sont pris pour cible de l'intervention armée. A partir de novembre, l'APR autorise le retour des réfugiés au Rwanda. Entre 400 000 et 700 000 d'entre eux rentrent dans leur pays. 1997. Dans les mois qui suivent, plusieurs centaines de milliers d'autres réfugiés, dont l'existence est d'abord niée par les rebelles, par les autorités rwandaises et pendant un temps par la communauté internationale, sont poursuivis par les rebelles et l'APR à l'intérieur du Zaïre. Durant cette traque, leurs poursuivants massacrent nombre de Rwandais hutus. A chaque étape de leur exode, MSF s'efforce de leur porter secours ainsi qu'aux populations locales prises au milieu des combats. Ses équipes sont confrontées aux méthodes sanglantes de l'AFDL et de l'armée rwandaise, qui utilisent les organisations humanitaires comme des appâts pour attirer les réfugiés, puis les éliminer. Pendant toute l'année 1997, MSF dénonce publiquement les massacres. FOCUS. 1997 Dans le village de Biaro, des dizaines de milliers de de réfugiés rwandais, venant des camps de Goma et de Bukavu fuient les rebelles de l'AFDL depuis plusieurs mois en se cachant dans la jungle. Ils sont épuisés, affamés. © Sebastiao Salgado/ Amazonas Images L'AFDL prend Kinshasa, Laurent Désiré Kabila devient le nouveau président du pays et le Zaïre prend le nom de République démocratique du Congo. C'est la fin de la première guerre du Congo. 1998- Le nouveau président de la République démocratique du Congo et les dirigeants du Rwanda et de l'Ouganda entrent à nouveau en conflit et les combats reprennent. Des rebelles soutenus par le Rwanda et l'Ouganda prennent les armes contre Kabila et gagnent du terrain dans l'Est de la RDC. L'Angola, le Zimbabwe et la Namibie soutiennent Kabila. Huit pays et plus de 25 groupes armés sont impliqués dans la deuxième guerre du Congo. 2000- Le Conseil de sécurité des Nations unies autorise le déploiement d'une force de sécurité onusienne à se déployer en RDC pour veiller au respect d'un accord de cessez-le-feu récent. La MONUC (Mission des Nations unies en République démocratique du Congo) deviendra l'opération de maintien de la paix la plus importante au monde. Mais les combats se poursuivent dans le pays. Dans le Nord-Kivu, les déplacements de population liés à l'insécurité et le manque d'accès aux soins médicaux mènent à une augmentation alarmante de la malnutrition dans la zone de Masisi. FOCUS. En 2000, MSF ouvre un programme nutritionnel dans la ville de Kitshanga, où la population a quadruplé depuis les années 1900 à cause des mouvements de population. © Chris Keulen 2001. Laurent Désiré Kabila est assassiné et son fils, Joseph Kabila, prend sa succession. La même année, un rapport rendu par un panel d'experts des Nations unies au sujet de l'exploitation illégale des richesses en RDC conclut que les belligérants poursuivent délibérément la guerre dans l'objectif de piller les ressources minérales (or, diamants, coltan) du pays. Durant les deux années suivantes, des accords de paix sont signés entre les parties au conflit. Le Rwanda s'engage à retirer ses troupes, tandis que la RDC doit désarmer et arrêter les hutus rwandais responsables du génocide qui sont encore présents dans l'est du pays. Un accord de paix est signé fin 2002 en Afrique du Sud entre le gouvernement de la RDC et tous les groupes rebelles. Pendant ce temps, des milliers de personnes continuent à se déplacer pour fuir les combats dans l'est du pays. Fin 2002, MSF ouvre de nouveaux programmes dans le nord du Nord-Kivu après l'arrivée de milliers de personnes qui fuient la violence en Ituri. Au Sud-Kivu, des combats autour de la ville de Baraka provoquent la fuite des deux tiers de la population. Et à Goma, l'éruption du volcan Nyriagongo provoque de nouveaux déplacements. 2003. Conformément aux accords de paix, un gouvernement de transition est formé, Joseph Kabila est le président et les dirigeants des principaux groupes rebelles sont vice-présidents. Les membres de groupes rebelles et de milices doivent intégrer une nouvelle armée unifiée. Laurent Nkunda, le leader du groupe rebelle RCD-Goma refuse de se rendre à Kinshasa pour prendre le poste de général de brigade de la nouvelle armée, déclarant que les accords de paix traitent uniquement la question du partage du pouvoir à Kinshasa, mais pas les problèmes dans les Kivus. En 2004, une mutinerie au sein de l'armée à Bukavu amène Laurent Nkunda à prendre la ville pendant quelques jours. FOCUS. En 2006, la violence contre les civils se poursuit au Nord et au Sud-Kivu. Pillages et attaques continuent à provoquer des déplacements de population. Le taux de mortalité estimé reste beaucoup plus élevé que dans les autres pays d'Afrique subsaharienne , en partie du fait du manque d'infrastructures, des déplacements continus, et du manque d'accès à l'eau potable et aux soins médicaux. ©Spencer Platt/ Getty Images 2006. La période de transition s'achève en 2006, quand Joseph Kabila est élu président de la RDC à l'issue des premières élections démocratiques depuis plus de 40 ans. La situation sécuritaire s'améliore dans certaines régions du pays, les affrontements entre groupes armés se poursuivent dans l'est. 2007. En août 2007, les combats impliquant les FARDC et le CNDP (Congrès Nationale pour la Défense du Peuple), le groupe mené par Laurent Nkunda s'intensifient. FOCUS. Décembre 2007, Masisi. Pascale porte son fils après sa consultation quotidienne à l'hôpital de Masisi, à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Goma, au NordKivu. A l'hôpital, une équipe chirurgicale de MSF soigne les soldats et les civils. En septembre 2007, des milliers de personnes fuient les combats entre les forces armées congolaises et les soldats du général dissident Laurent Nkunda. © Cedric Gerbehaye 2008. Malgré un accord de paix signé sous l'égide de la communauté internationale en janvier 2008, les combats et les violences contre les civils continuent durant tout le premier semestre. En août, une augmentation massive des combats provoquent des déplacements importants de population et début octobre Laurent Nkunda se retire officiellement du cessez-le-feu, ce qui marque la reprise de la guerre. Mais pour les populations du Nord-Kivu, le conflit dure depuis des années. République démocratique du Congo : retour sur les quinze dernières années au Kivu
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#Posted on Friday, 08 June 2018 at 5:16 AM

Génocide silencieux à l'Est du Congo

La République démocratique du Congo (RDC) est une nation au c½ur de l'Afrique centrale, d'une superficie de 2'345'409 km². Cette terre fertile, dont le sous-sol est l'un des plus riches du monde en termes de matières premières, contient près de 80% de la réserve mondiale en coltan. C'est un élément indispensable à la fabrication de nos téléphones portables, et ceci fait donc de cette nation un territoire convoité par les grandes puissances mondiales, notamment les États-Unis, le Canada ainsi que par de nombreuses entreprises multinationales. La présence de ces ressources premières dans cette région avait déjà été comprise dès 1945 par le gouvernement américain, lorsqu'il fabriqua les bombes atomiques pour aller bombarder Hiroshima et Nagasaki, en se servant du coltan présent au Congo. Et pourtant, peu de gens savent qu'à l'Est de ce pays, depuis des décennies, des massacres et des viols ont lieu à répétition, ayant causé la mort de plusieurs millions de victimes, sous le silence assourdissant des Nations Unies. Qui sont les auteurs de ces crimes ? Au nom de quels intérêts agissent-ils ? Quelles sont les nations étrangères impliquées dans cette affaire ? Quelle est la réaction du gouvernement congolais, s'il en est, face à cette situation ? Pourquoi y a-t-il une volonté de garder sous silence cette situation ? Le but de cet article est d'apporter des réponses à ces questions et pour comprendre tout cela, nous allons remonter à la date du 6 avril 1994. Retour sur le 6 avril 1994 Ce jour-là, l'avion du président du Rwanda, Juvénal Habyarimana qui rentrait d'une conférence de paix organisée à Dar es Salam (Tanzanie), est abattu lors de son atterrissage à l'aéroport de Kigali, capitale de la république rwandaise. Très vite, cet assassinat est imputé à la minorité Tutsi, en conflit avec la majorité Hutu, dont est issu le chef de l'État. Cet incident deviendra l'élément déclencheur de la guerre civile de deux mois consécutifs qui mènera aux massacres de 800'000 Tutsi à l'arme blanche, par la majorité Hutu. Durant ce conflit de nombreux rwandais trouveront refuge dans les pays frontaliers, notamment à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la province du Kivu. Aucune arme à feu n'aura été utilisée lors de ce conflit interethnique. L'ONU qui est présente dans le pays à ce moment-là, n'aurait eu aucune difficulté à intervenir afin de mettre fin à ce massacre. Les Casques Bleus de l'organisation recevront, cependant, l'ordre ne pas intervenir et de se contenter d'assurer l'évacuation des ressortissants étrangers. Les Nations Unies justifieront, plus tard, leur volonté de ne pas intervenir en invoquant le traumatisme de la bataille de Mogadiscio, qui eu lieu un an plus tôt. Pour rappel, cette dernière était une l'opération américaine menée en Somalie dans le dessein d'arrêter deux proches d'un chef de guerre Somalien, le général Mohammed Farah Aidi. Cette dernière se solda par un échec. Les images furent traumatisantes pour la population américaine qui vit les cadavres de ses propres soldats, accrochés à des voitures et traînés dans les rues de Mogadiscio. Pendant ce temps, au Zaïre (actuelle RDC), pays voisin dont le président est Mobutu Sese Seko depuis 1965, un homme farouchement anti-communiste et grand allié de l'Occident durant la Guerre froide, voit son pouvoir sur le déclin depuis l'effondrement du mur de Berlin. Adoré par certains Zaïrois, haï par d'autres, il y a en tout cas deux points sur lesquels l'histoire se doit de lui rendre grâce, à mon humble avis: le fait d'avoir réussi à faire naître chez le peuple zaïrois le sentiment d'unité nationale et d'avoir préservé l'intégrité du territoire. Ces tâches étaient loin d'être des plus faciles en raison du caractère multiethnique du pays et des volontés des nations voisines de s'accaparer les richesses souterraines du pays. Cependant, Mobutu commença par redonner un élan économique au pays, notamment entre 1965 et 1975. Il s'est néanmois peu à peu laissé corrompre par le pouvoir en se livrant à d'importants détournement de fonds et à l'assassinat systématique d'opposants politiques. Tout cela a poussé une importante partie du peuple à s'élever contre lui. Le gouvernement américain voulait désormais mettre hors cause ce dernier et a décidé d'accélérer la chute de cet homme de plus en plus contesté au sein de sa nation et affaiblit par un cancer de la prostate qui l'oblige à effectuer plusieurs séjours médicaux en France et en Suisse, le mettant ainsi dans une posture vulnérable. De plus, la disparition de la menace soviétique le rend inutile aux yeux de la nation américaine. Celle-ci va donc s'en débarrasser et pour comprendre comment, il faut porter son attention sur les troubles ethniques qui se déroulent au Rwanda. Suite au déclenchement de la guerre civile rwandaise qui dura d'avril à juin 1994, de nombreux réfugiés rwandais, majoritairement Hutu s'exilèrent dans la province du Kivu, à l'Est du Zaïre. Le 13 octobre 1996, se crée l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre (AFDL), avec à sa tête, Laurent Désiré Kabila, richissime trafiquant d'ivoire et de diamant, originaire du Haut-Katanga (région du Sud-Est de la RDC) et opposant de longue date au régime Mobutu. De nombreux mercenaires rwandais exilés se joindront à ce mouvement, non sans commettre de nombreux massacres, pillages et viols sur la populations zaïroise qui se trouvait sur leur chemin, entre le Sud-Kivu et Kinshasa. Ils atteindront la capitale le 16 mai 1997. Cette date marque la fin définitive du régime Mobutu. Laurent Désiré Kabila prend la tête du Zaïre qui deviendra la République démocratique du Congo. Mobutu contraint à la fuite mourra le 7 septembre 1997, en exil à Rabat. Lutte d'influence intra-occidentale Durant la Guerre froide, les puissances occidentales ont soutenu le président Mobutu afin que le Congo, riche en matière première, ne bascule du côté du bloc communiste. Mais lorsque subitement l'Union soviétique s'effondre, l'intérêt de soutenir Mobutu n'a plus lieu d'être. La guerre civile au Rwanda sera le meilleur moyen pour lui porter atteinte. Toutefois, il n'y a pas de consensus entre les puissances occidentales sur la politique de l'aprèsguerre froide à mener dans la région des Grands Lacs. La France, elle, est restée dans l'ancien logiciel des deux blocs. A l'époque où le conflit interethnique éclata au Rwanda, François Mitterrand, président de la République française, entretenait de bonnes relations avec le gouvernement rwandais de Juvénal Habyarimana. La France soutiendra ce dernier jusqu'au bout et réclamera à plusieurs reprises l'intervention des casques bleus lorsque les massacres débutèrent. Mais les Etats-Unis, dont les plans divergents cherchant à courtcircuiter l'influence et la présence française dans la région, refuseront toute intervention en imposant leur veto. Par conséquent, ils laisseront les massacres se poursuivre, invoquant comme nous l'avons dit précédemment, le fiasco de la bataille de Mogadiscio d'octobre 1993, avant d'accuser à tord plus tard, le gouvernement français d'avoir soutenu les génocidaires hutus. Il faut toutefois rappeler ici, et sans entrer dans les détails, que de nombreuses sources ont certes présenté le rôle du gouvernement français comme gendarme et âme bienveillante condamnant fermement le génocide du Rwanda. Cependant, force est de constater que la France a toutefois joué un double rôle dans ce génocide car elle a participé à la livraison d'armes sur le territoire mais également aux bombardements aériens. Ils ont également fait des opérations contre le FPR et ont laissé passer les génocidaire au Zaïre. Cela dit, en se servant des soldats rwandais réfugiés à l'Est de la RDC comme mercenaires pour renverser le Maréchal Mobutu puis en leur laissant occuper des fonctions au sein de la police, de l'armée et de la haute administration, L-D Kabila a fait « entrer le loup dans la bergerie ». En effet, ces derniers finirent par l'assassiner le 17 janvier 2001, exactement 40 ans jour pour jour après l'assassinat de Patrice Emery Lumumba, ancien premier ministre de la RDC. Hasard du calendrier ? Rien n'est moins sûr. Entre l'accession au pouvoir le 16 mai 1997 de Laurent Désiré Kabila et son assassinat, Paul Kagame, issu de la minorité Tutsi ayant effectué ses écoles militaires dans le Kansas, sera, dès 2000, à la tête de la nation rwandaise avec le soutien du conglomérat anglo-saxon, dont il sera le nouvel homme de main dans la région des Grands Lacs. Par son intermédiaire, la région de l'Est du Congo est systématiquement déstabilisée et voit son intégrité territoriale violée par les guerriers rwandais à la solde du président Kagamé et de ses alliés qui commettent viols, massacres de masses sur les populations et se livrant également aux pillages de matières premières sur le territoire national congolais dans le silence le plus complet, de la communauté internationale. C'est grâce à cela que Paul Kagamé peut développer son pays, qu'on surnomme aujourd'hui « la Suisse d'Afrique » et déstabiliser l'Est de la RDC pour permettre aux multinationales et aux puissances qui le soutiennent d'exploiter pour leur compte les minerais congolais. Le tandem Joseph Kabila-Paul Kagamé Un an après l'arrivée de Paul Kagamé à la tête du Rwanda, Joseph Kabila, fils de Laurent Désiré Kabila et soutenu par les Américains, est nommé chef de l'État en janvier 2001, sans passer par des élections démocratiques. S'accumulèrent donc les massacres opérés par les forces militaires de Kagamé et la complicité passive inavouée du Président Joseph Kabila dans le pays. Sa paternité avec l'ex-président défunt est d'ailleurs contestée. Une grande partie du peuple congolais le soupçonne de n'être en réalité que le beau fils de ce dernier. Son véritable nom serait Hyppolite Kanambe, agent infiltré en RDC travaillant pour le compte du gouvernement rwandais, d'où sa mère serait originaire. Ce qui lui vaut de susciter un important sentiment de haine chez de nombreux congolais. Nous avons donc un pays plus petit que la Suisse qui menace et déstabilise un second, grand comme quatre fois la France, de par la non réaction du gouvernement congolais. Cela dit, Kabila sera réélu officiellement en décembre 2006, puis en décembre 2011 à la tête du pays, malgré le fait que le peuple congolais ait fortement contesté la validité des résultats de ces élections. Toutefois, permettre à la RDC de récupérer sa souveraineté sur l'intégralité de son territoire et d'avoir des élites patriotes à sa tête, signifieraient pour les Américains, leurs alliés et les multinationales perdre la mainmise sur l'exploitation des minerais du pays. Il leur faut donc, à tout prix, déstabiliser aussi violemment et discrètement que possible, tant sur le plan politique qu'économique, ce puit infini de matières premières qu'est le Congo. Ainsi, le tandem Kagamé-Kabila sous sponsoring US s'en charge. Toutefois, permettre à la RDC de récupérer sa souveraineté sur l'intégralité de son territoire ainsi que d'avoir des élites patriotes à sa tête, signifierait pour les Américains, leurs alliés et les multinationales, perdre la mainmise sur l'exploitation des minerais du pays. Il leur faut donc à tout prix déstabiliser aussi violemment et discrètement que possible, tant sur le plan politique qu'économique, ce puit infini de matières premières qu'est le Congo. C'est le tandem Kagamé-Kabila sous sponsoring américain qui va s'en charger. Les élections présidentielles de 2016 en RDC En janvier 2015, Joseph Kabila déclare vouloir modifier la Constitution nationale afin de se voir autoriser à briguer un troisième mandat, chose que le droit positif constitutionnel lui interdit. A l'annonce de cette nouvelle de nombreuses personnes, notamment des jeunes, descendent dans les rues de Kinshasa (capitale politique de la RDC) afin de protester contre cette opération. La réponse du gouvernement sera de tirer sur la foule. Plus d'une centaine de manifestants seront alors tués par les forces de l'ordre. Cet élan de protestation sera donc anéanti dans le sang en deux semaines. En février 2016, face à la violence du régime en place, le peuple décide d'adopter une autre méthode, afin d'exprimer son mécontentement. Des journées « ville morte » seront organisées à Kinshasa. Les masses populaires ne sortaient pas de leur quartier, les étudiants ne se rendaient pas aux cours, les commerçants fermaient leurs boutiques. Toutefois, le pouvoir ne céda rien et le peuple a repris par conséquent ses routines journalières. Le 19 septembre 2016, jour où les élections présidentielles sont censées commencer, le président dont le mandat s'achève le 19 décembre de la même année, ne met pas en route processus électoral, chose que la Constitution de la RDC lui impose. Il invoquera comme excuse l'impossibilité de recenser l'ensemble des électeurs congolais. A nouveau, le peuple e non, l'assemblée générale de l'ONU aura lieu à ce même moment. Kabila ne s'y rendra pas et enverra à sa place son ministre des affaires étrangères. Aujourd'hui, le peuple congolais partout dans le pays mais également la diaspora depuis l'étranger, appelle au départ de Kabila. La situation politique en RDC est réellement devenue explosive et nous pensons qu'il ne sera certainement plus possible pour Kabila de se maintenir au pouvoir. Le gouvernement américain qui essaie encore pour la énième fois, un tant soit peu, d'apparaître comme des défenseurs de la démocratie à travers le monde, l'a d'ailleurs bien compris et somme Kabila de quitter ses fonctions le 19 décembre prochain. Pour le gouvernement américain, le pion Kabila arrive à sa date de péremption : il faut le remplacer. Nombreux sont déjà les candidats qui se profilent pour faire office de remplaçant. Actuellement, cela fait d'ailleurs plus d'un mois que Kabila n'a pas fait d'apparition publique. Personne au sein du peuple ou de l'opposition congolaise ne sait où il se trouve. Est-il encore au Congo ? A-t-il été exfiltré par les Américains ? Est-il seulement encore vivant ? Que passera-t-il le 19 décembre prochain ? Ce qui est sûr, c'est que pour le peuple congolais, il ne sert à rien d'attendre l'homme providentiel car le changement doit se faire dans toutes les institutions de l'État. Il faudra les repenser, sachant que la plupart sont héritées de la colonisation et ne sont absolument pas adaptées ni sur plan culturel ni sur le plan matériel au pays, à son peuple ainsi qu' à son fonctionnement. Toutes ces institutions sont complètement corrompues et infestées par des individus au service d'intérêts privés, ignorants de l'intérêt national supérieur. Finalement, nous défendons l'idée que ce n'est pas parce que l'on change l'ampoule d'un système électrique défaillant, que l'on peut espérer voir le retour de la lumière. Génocide silencieux à l'Est du Congo
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#Posted on Friday, 08 June 2018 at 5:04 AM

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